Généralités et Environnement

Abordez dans ce forum tous les sujets d'ordre général sur l'environnement, les énergies, l'écotourisme, etc.

Changer de sujet : Page précédente | Suivant


L'impact du réchauffement sur les oiseaux révélé par la canicule de 2003

Envoyé par : catherine (Adresse IP journalisée)
Date : Sat 20 November 2004 16:40:04


LE MONDE | 20.11.04 | 14h06


C'est une tendance de fond. Depuis une quinzaine d'années, les ornithologues remarquent que, sur le territoire français, certaines espèces d'oiseaux déclinent lentement : le bouvreuil, la linotte ou encore la mésange boréale, par exemple. D'autres passereaux, au contraire, comme le pinson ou le rouge-gorge, semblent se porter de mieux en mieux.




Sur la même période, le nombre d'individus est, chez ces espèces, en légère mais constante augmentation.

A quoi attribuer ces lentes variations de populations ? Il serait légitime d'invoquer la dégradation des habitats, la pollution de certains écosystèmes, l'usage accru de produits phytosanitaires. Le réchauffement climatique est cependant un bien meilleur candidat. En témoignent de récents travaux, publiés, mercredi 16 novembre, dans les Biology Letters de la Royal Society, qui suggèrent que ces perturbations peuvent être attribuées aux changements climatiques.

Pour mettre en évidence ce lien de causalité, Romain Julliard, Frédéric Jiguet et Denis Couvet, chercheurs au Muséum d'histoire naturelle, ont profité du coup de chaud de 2003. "Nous avons évalué, pour une trentaine d'espèces, le succès de reproduction au cours du printemps 2003, qui a été particulièrement chaud, explique Romain Julliard. En comparant ces données avec celles des années précédentes, nous avons identifié les passereaux qui ont profité de cette augmentation de température et ceux qui, au contraire, se sont reproduits avec une efficacité moindre."

Les trois biologistes se sont appuyés sur les données des réseaux associatifs qui, à chaque printemps, procèdent à la capture de passereaux dans toutes les régions de France. Avant de les relâcher, ces bénévoles identifient les proportions de jeunes individus dans les populations capturées et peuvent ainsi évaluer, année après année, le succès reproductif de chaque espèce.

Les deux tiers environ de la trentaine d'espèces examinées se sont reproduits avec plus de succès en 2003 qu'au cours des années précédentes. Le dernier tiers a, au contraire, souffert de cette saute d'humeur météorologique. Or les espèces qui ont semblé profiter de la chaleur de 2003 sont précisément celles dont les populations augmentent depuis environ quinze ans. Quant à celles dont les taux de reproduction ont été moindres en 2003, ce sont celles qui déclinent sur le long terme. Tout semble donc incriminer le réchauffement global. D'autant que ces résultats correspondent aux données climatiques : "Dans les dernières années, nous avons connu les dix printemps les plus chauds depuis les années 1950", précise M. Julliard.

Les différences de réactions au réchauffement d'une espèce à l'autre restent à expliquer. D'autant, comme l'explique M. Julliard, que "la trentaine de passereaux étudiés sont très proches les uns des autres et peuplent des milieux identiques". La majorité des spécialistes pensent que toutes les espèces de passereaux, dans les régions tempérées, profitent de la prolifération des insectes pour se reproduire. Il leur faut pour cela, comme le dit M. Julliard, "anticiper ce pic d'abondance alimentaire". Or les changements climatiques sont susceptibles de modifier la survenue de cette période propice. Aussi, explique le chercheur, "une hypothèse est que les espèces sont plus ou moins capables de "prévoir" ce pic d'abondance alimentaire et de caler leur reproduction sur ce pic". Et réagissent ainsi différemment au réchauffement.

Reste, peut-on objecter, que le "solde" est positif : le nombre d'oiseaux en France à "bénéficier" du réchauffement est supérieur à la quantité de variétés en déclin. Mais une telle approche est biaisée. La disparition de certaines espèces participerait au déséquilibre des écosystèmes et, plus généralement, à l'appauvrissement de la biodiversité.

Stéphane Foucart

Options : Repondre à ce message | Citer ce Message

Re: L'impact du réchauffement sur les oiseaux révélé par la canicule de 2003

Envoyé par : jean-luc saint-marc (Adresse IP journalisée)
Date : Mon 22 November 2004 17:28:35



Ouppps, Catherine, je biens de faire un doublon...

désolé

jean-luc


Re: L'impact du réchauffement sur les oiseaux révélé par la canicule de 2003

Envoyé par : catherine (Adresse IP journalisée)
Date : Mon 22 November 2004 17:32:11

oups !
vaut mieux être surinformé que pas assez !!!
en + l'article laisse sur sa faim, on aimerait savoir le nom précis des espèces en question.



Désolé, seuls les utilisateurs enregistrés peuvent envoyer dans ce forum.
Afin d'éviter les problèmes de spams, une connexion préalable (indépendante de la connexion générale au site) est nécessaire avant de pouvoir envoyer ou répondre à un message.