COMMUNIQUE
Objet : orpaillage clandestin dans la réserve naturelle des Nouragues, Guyane française
Le Groupe d¹Etude et de Protection des Oiseaux en Guyane (GEPOG) tient à faire part de sa colère et de son éc¦urement.

Nous venons d¹apprendre que l¹orpaillage est pratiqué actuellement au sein même de la réserve naturelle des Nouragues (située à une centaine de kilomètres au
sud-ouest de Cayenne), dans les environs de sa station de recherche.

Voilà maintenant près de 3 mois que cette situation inacceptable perdure. Toujours aucune action n¹a été entreprise malgré les demandes à répétition auprès de la
préfecture et bien que celle-ci ait été sollicitée dès le début afin qu¹une intervention très rapide de la gendarmerie puisse avoir lieu dans cette zone intégralement
protégée.

Un tel laxisme est criminel et ne peut aboutir bien évidemment qu¹à une situation qui empire ; d¹ailleurs, depuis peu, il est suspecté l¹existence d¹un second site
d¹orpaillage, toujours au sein de la réserve naturelle des Nouragues. D¹autre part, comme tout le monde le sait, ces activités d¹extraction de l¹or, non seulement génèrent
une pollution très grave par le mercure et les boues mises en suspension, mais sont également systématiquement accompagnées de la pratique de la chasse (bien
souvent d¹ailleurs sans aucun respect de la réglementation sur les espèces protégées) Š Un layon clandestin sur lequel a été effectué des prélèvements a justement été
découvert à proximité de la station de recherche des Nouragues, dès le début du mois de novembre 2001.

Nous étions déjà scandalisés par l¹orpaillage illégal qui affecte tous les grands fleuves de Guyane sans exception, souillant pourtant lamentablement
l¹environnement guyanais, et persévérant en toute impunité alors qu¹il est tout à fait possible de repérer les installations clandestines et des les stopper. Nous étions déjà
consternés de savoir que les orpailleurs clandestins en Guyane (en particulier dans les régions de Camopi et Saint-Elie, ainsi que sur les affluents de l¹Approuague)
sont estimés à plusieurs milliers.

Mais cette fois-ci, la passivité flagrante de la préfecture, pour ne pas dire son refus d¹agir, alors même qu¹une réserve naturelle est affectée par des activités illégales et
destructrices, est absolument inqualifiable.

Nous ne pouvons que nous interroger sur l¹attitude de la préfecture et sur les causes « obscures » de la situation actuelle et dramatique de l¹orpaillage en Guyane Š

Quoi qu¹il en soit, la Guyane, son patrimoine naturel d¹une valeur exceptionnelle, son développement durable et son avenir sont méprisés et menacés. La coûteuse et
courageuse campagne de publicité récemment entreprise pour revaloriser l¹image de marque de la Guyane est littéralement torpillée.

En fin de compte, ce sont tous les Guyanais qui ont ou qui auront à subir, tôt ou tard, les conséquences perverses de l¹orpaillage clandestin et à grande échelle.

Nous ne pouvons que rappeler à l¹Etat d¹assurer pleinement son rôle et de faire enfin respecter la loi.

Pour le GEPOG, le 05/02/02
Paul SIFFERT, Président du GEPOG

Copies :
- Préfecture de la Guyane
- Ministère de l¹Environnement, Paris
- Conseil Régional de la Guyane
- Office du tourisme de la Guyane (CTG)
- DIREN Guyane
- ONF Guyane
- Association ARATAÏ, gestionnaire de la réserve naturelle des Nouragues
- Associations de défense de l¹environnement : SEPANGUY, Pou d¹A

Généralités et Environnement

orpaillage clandestin - Réserve Naturelle des Nouragues