Généralités et Environnement

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Envoyé par : Fitoo (Adresse IP journalisée)

Date : Mon 6 February 2012 15:22:25

Je vous propose une lettre-type à compléter et à envoyer à votre préfecture, quitte à changer ce qui ne vous convient pas.

Bien à vous

Fitoo

(Nom Prénom
Adresse)
Monsieur le Préfet de Région
Préfet du (votre département)
(Adresse de la préfecture)



directeur-cabinet@ (votre département).gouv.fr

Le 6 février 2012
Objet : Lettre ouverte / Chasse / vague de froid


Monsieur le Préfet,

En décembre 2010, vous avez été alerté pour dénoncer les excès commis dans le cadre de l’exercice de la chasse au cours de la vague de froid qui atteignait notre région.

A cette occasion, nous avons pu mesurer l’inconséquence de l’administration française qui n’a pas utilisé les moyens mis à sa disposition par la législateur pour éviter que des prélèvements excessifs soient opérés sur notre territoire, à l’encontre de populations d’oiseaux migrateurs appartenant au patrimoine européen et au-delà, c’est à dire à la communauté composant ce qu’il est convenu d’appeler le « paléarctique occidental » ; pour reprendre la qualificatif défini dans l’accord de l’AEWA.

Les sauvaginiers français ont ainsi pu prélever sans retenue des centaines de milliers d’anatidés et limicoles, mettant ainsi en péril les programmes de conservation internationaux par lesquels la France est liée dès lors qu’elle s’y est inscrite et les a ratifiés : AEWA, listes UICN, accords FACE, Conventions et Directives ad hoc, etc…

J’attire votre attention sur ce fait marquant que la vague de froid de décembre 2010 faisait suite à des vagues de froid similaires survenues en décembre 2009 et janvier 2010, et en janvier et février 2009.

Dans ces circonstances les chasseurs français ont à plusieurs reprises exercé des prélèvements exorbitants dans des populations qui constituent le capital de cette ressource biologique et cynégétique, et qui se composent de contingents d’oiseaux hivernant normalement au nord et à l’est de notre pays (migrateurs dits « à regrets ».)

Certains d’entre eux ont alors profité de la faiblesse et de la concentration des bécasses, bécassines et vanneaux pour élargir le champ de leurs méfaits, en l’absence de mesures de protection adaptée : suite à la défaillance de l’application du protocole « coup de froid ».

L’impact de ces prélèvements sur l’ensemble des populations du paléarctique occidental était mesurable cette année, et, sur l’ensemble du territoire, les prélèvements étaient nettement en baisse au terme de le saison : le 31 janvier.

C’est dans ce contexte que misant sur les moyens de pression mis à leur dispositions par des conjoncture électorale et climatique favorables, les lobbies cynégétiques ont tout fait pour obtenir une prolongation de la chasse au delà du 31 janvier ; alors même que le Conseil d’Etat venait de rappeler au gouvernement que ses engagements européens lui interdisent de tolérer la chasse des anatidés et des limicoles après cette date butoir.

Finalement, l’autorité administrative a décidé, au sommet de l’Etat, d’octroyer aux chasseurs une nouvelle tolérance tout aussi hypocrite qu’implicite dont témoigne l’arrêté publié après le 31 janvier pour couvrir les exactions de quelques milliers de chasseurs extrémistes qui, sous couvert de chasser la bernaches du Canada et les oies grises dans un but scientifique, sont libres de se livrer à des prélèvements non contrôlés sur l’ensemble des espèces d’anatidés et le courlis cendré (dont le moratoire a été abrogé au pire moment).

Pire, les chasseurs savent pouvoir compter sur l’absence d’intervention de la police de la chasse dans les départements où les plus radicaux d’entre eux sévissent en vertu d’accords passés avec l’autorité administrative, comme c’est devenu la règle depuis plusieurs années.

Cette impunité garantie au mépris des fondements de notre pacte républicain et du principe de séparation des pouvoirs permet aux irréductibles « viandards » de poursuivre leurs excès sans risquer d’avoir à en rendre compte, mais, et c’est plus grave encore, elle déstabilise les fondements du pacte social censé garantir leur intégration, au risque de les marginaliser et de les radicaliser plus que jamais.

La faute de l’administration sur le plan biologique se double donc d’une erreur d’appréciation au plan social.

Maintenant, ça suffit ! Il est temps et urgent que l’autorité administrative se tourne vers la majorité silencieuse des chasseurs responsables et citoyens.

Les conditions climatiques en France et en Europe exigent une intervention de la puissance publique forte et sévère, pour mettre un terme à des années de dérives mercantiles et consuméristes qui dénaturent l’acte de chasse : l’art de la chasse. C’est pourquoi j’attends de votre autorité une réponse ferme et sans détours pour mettre un terme à toute forme de chasse de par l’application immédiate d’une suspension temporaire mise en œuvre dans le cadre des protocoles applicables.

Restant dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l’assurance de ma très respectueuse considération.

En St Hubert, et au nom des valeurs de notre pacte républicain.

(Nom – prénom)

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