Il y a quelques temps, sous l'impulsion de Sacha/Bill, on avait parlé de l'affaire de la destruction d'oiseaux granivores au Sénégal. Voici les dernières nouvelles de cette triste histoire grâce à un message de JJ Guitard, paru sur la liste "Ornithologie" et dont je fais un copier/coller :

Il y a quelques mois, grâce au site isenegal, une dépêche AFP nous informait
que les gouvernements mauritanien et sénégalais avaient signé une convention
en vue d'entreprendre une action de grande envergure contre les oiseaux
granivores de la région du fleuve Sénégal.

Les mots employés dans le communiqué (moyens terrestres chimiques et
aéroportés) nous faisant craindre le pire, nous nous sommes employés à
diffuser cette information sur différentes listes ornithologiques.
Un certain nombre de collectivités impliquées au Sénégal, d'associations et
de particuliers de France, de Belgique et d'Allemagne ont réagi en demandant
plus d'informations aux ministres des gouvernements concernés et ce, sans
grand succès à notre connaissance...

Madame Marie Anne ISLER BEGUIN, Députée des Verts au Parlement Européen et
La LPO Rochefort (courriers signés par A Bougrain-Dubourg), entre autres, se
sont fortement mobilisés.
Plusieurs lettres ont été envoyées aux "politiques" concernés et ce à tous
les niveaux, français, européens et africains.

Situation à fin février 2003 :
=============================
Nous n'avons reçu aucune réponse des gouvernements mauritaniens et
sénégalais.

Nous avons reçu copie des 2 lettres en pièce jointe. (Merci à tous ceux
(toutes celles !) qui continuent de nous tenir informés de la suite de ce
dossier).

La première émane d'un conseiller à la Présidence de la République Française
et la seconde d'un membre de la Commission Européenne, M. Poul Nielson.
Ce dernier semble en savoir plus long sur le problème posé grâce à des
informations obtenues dans le "cadre du dialogue entretenu avec les pays
bénéficiaires de l’aide communautaire".

"L'action se déroulera à plus de 200 km à l'est des deux parcs naturels de
Diawling (Mauritanie) et de Djoudj (Sénégal), zones importantes pour
l'hivernage des oiseaux migrateurs européens. Il est aussi à signaler que
l'intervention contre les oiseaux granivores sera limitée:
· à la période des récoltes (novembre, janvier, juin et juillet)
· à l'espèce locale dénommée Quelea quelea, vrai fléau pour les cultures
. aux zones de nidification de cette espèce entre 19 et 22 heures."

M. Nielson semble quand-même perplexe ; "On peut cependant s'interroger sur
la nature des moyens mis en œuvre (aériens et chimiques). Aussi, la
Commission demandera-t-elle des éclaircissements aux autorités des deux pays
pour savoir si toutes les possibilités, y compris les alternatives
écologiques ont été envisagées... etc..."

Il n'est pas le seul à rester perplexe !
Quand on lit que l'intervention se limitera à novembre, janvier, juin et
juillet, à Quelea quelea, aux zones de nidification de cette espèce entre 19
et 22 heures... on est même très inquiets.

La période de traitement est longue, la limitation à une seule espèce semble
impossible selon nous, mais nous ne sommes pas scientifiques... Quant à se
limiter aux seules zones de nidification...

Nous avons interrogé des gens plus compétents que nous sur le sujet.
Guy Jarry du MNHN :
"... on peut supposer qu'il sera utilisé du parathion, produit toxique de
contact non sélectif dont l'utilisation touchera aussi bien les vertébrés
que les invertébrés. Le vent aidant le couloir visé peut être largement
dépassé !
Par ailleurs, la mortalité d'oiseaux peut devenir un réel problème également
pour les migrateurs paléarctiques puisque les traitements seraient prévus en
novembre et janvier. J'ajoute aussi que compte tenu des précisions apportées
par Monsieur NIELSON, le secteur de traitement se situerait dans la région
de KAEDI sur la zone de mise en valeur agricole de la confluence du Sénégal
et du Gorgol."

Quant à Gérard Morel, il se rappelle quelques vaines opérations similaires
déjà menées dans le passé contre les populations de Quelea quelea. Celles-ci
explosaient suite à des conditions climatiques exceptionnelles. Ces
campagnes se sont soldées par des échecs... cuisants, puisque même le
lance-flammes a été employé sans résultat ! La réduction des populations est
revenue avec la saison sèche !

Voilà où nous en sommes...
Nous dirons en synthèse qu'on ne peut pas se contenter de cette réponse.

Généralités et Environnement

Sénégal, la suite (assez long)

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