Généralités et Environnement

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ABEILLES

Envoyé par : Valéry (Adresse IP journalisée)
Date : Tue 17 February 2004 14:20:23

Qu'en pensez-vous?


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Re: ABEILLES

Envoyé par : chien (Adresse IP journalisée)
Date : Tue 17 February 2004 17:15:18



Les élections régionales approchent,
le fin de race réajuste sa couronne ridicule
devant l'oeil fixe et bienveillant de quelques journaux
et montre du doigt ce terrible Gaucho...

Peut-être un court-circuit cérébral, une confusion entre
un produit du libéralisme qu'il prône
et ces gauchos de malheur...

C'était ce que j'en "Qu'en pensez-vous?"... :-D

jean-luc saint-marc


Re: ABEILLES

Envoyé par : Valéry (Adresse IP journalisée)
Date : Fri 27 February 2004 16:11:12

Par Yves MESSAROVITCH

L'abeille et la mondialisation
Philippe de Villiers s'attaque au Gaucho et au Régent TS, deux pesticides présents dans le maïs et le tournesol. Et fait le procès d'une agriculture dévoyée.

Si un battement d'aile de papillon peut, dit-on, provoquer un raz de marée à l'autre bout du globe, quelles conséquences pourrait avoir la mort suspecte de milliards d'abeilles sur notre destin ? « Quand les abeilles meurent, les jours de l'homme sont comptés », prophétisait Einstein (1). Le raccourci prêterait à sourire si, coup sur coup, trois documents terrifiants ne venaient ébranler nos maigres certitudes concernant les dramatiques conséquences sanitaires de la pollution.
Le premier rapport émane d'un comité de vingt et un experts. Remis le 12 février à Jean-Pierre Raffarin, mis en ligne sur internet (2), il fournit l'occasion d'un travail exceptionnel portant sur les conséquences des pollutions sur la santé publique. Constatant une hausse de 35 % en vingt ans des cancers, à âge égal, le rapport s'interroge : « La diffusion de certains polluants dans nos milieux de vie et leur accumulation dans certains vecteurs d'exposition (l'alimentation, notamment), du fait des activités industrielles, de leur présence dans de nombreux produits de consommation courante ou des pratiques agricoles de culture intensive, ne constitueraient-elles pas une des causes de cette inquiétante évolution ? »
Publié pratiquement au même moment, un autre rapport (3) explique que la dégradation de notre environnement serait responsable de 80 % à 90 % des cancers en France. Tabac, mais surtout pollution, dioxines et autres pesticides sont à la base de la progression de la maladie. « C'est la survie même de l'espèce qui est menacée », tranche son auteur, le Pr Dominique Belpomme, cancérologue réputé. C'est en se penchant sur les multiples catastrophes écologiques, des plus petites (les abeilles) aux plus spectaculaires (près de 300 explosions nucléaires déjà recensées), qu'il en est venu à la certitude d'une catastrophe humanitaire annoncée.
Pareille toile de fond ne pouvait que servir Philippe de Villiers. Depuis un an, il travaille secrètement à un livre consacré au massacre des abeilles par l'emploi de deux molécules neurotoxiques, le Gaucho, fabriqué par Bayer, et le Régent TS, par BASF, dans la culture du maïs et du tournesol. Au-delà de la disparition avérée de plusieurs milliards d'abeilles en dix ans, selon un rythme qui augmente de moitié chaque année, le député de Vendée dit apporter la preuve de la responsabilité de ces deux pesticides non seulement sur la mort des abeilles, causant au passage la faillite de centaines d'apiculteurs, mais aussi sur la santé humaine. Il émaille sa démonstration d'accusations stupéfiantes à l'encontre du ministère de l'Agriculture qu'il accuse d'être complice des deux groupes agrochimiques allemands. Une complicité lourde de conséquences qui serait même avérée, explique ce livre, par l'audition devant des juges de hauts responsables du ministère. L'un d'entre eux dévoile la vacuité du fonctionnement de l'Administration. Où l'on découvre que le comité d'homologation, incontournable pour la mise sur le marché des produits chimiques, « est géré de fait par une personne » ; ou encore qu'« il existe une cogestion de l'évaluation du risque avec les partenaires industriels » dont deux représentants « étaient membres à part entière de la commission d'étude de la toxicité ». En clair, les industriels seraient juge et partie du fait d'une « connivence entre celui qui autorise et celui qui produit ». Le livre, qui se lit comme un polar, va jusqu'à accuser l'Administration d'avoir manipulé un document afin d'établir a posteriori une mise sur le marché (temporaire) du Régent en 2001 : erreur grossière puisque le produit serait commercialisé depuis 1995. Ces accusations graves ont conduit Bayer à ordonner un jugement en référé...
Mais l'important n'est-il pas qu'un débat public s'engage permettant d'identifier les menaces qui pèsent sur la santé publique. Car de deux choses l'une : ou bien ces deux produits sont réellement dangereux et leur usage doit être aussitôt interdit - au même titre d'ailleurs que tous les pesticides vecteurs d'empoisonnement. Telle est la thèse du Pr Belpomme ; ou bien le danger est exagéré et la transparence doit alors être totale sur les mesures qui permettent d'aboutir à cette conclusion. Aucun laboratoire chimique responsable ne devrait trouver à redire à cette conclusion binaire.
Vénérée par les Anciens, em-blème du Christ, symbole de pureté, l'abeille nous interpelle là où s'étiole l'Homo economicus : à la frontière de la mondialisation. Au motif de rendements agricoles de plus en plus intensifs, au vu cependant de la nécessaire concentration des grands moyens de recherche pour faire avancer la science, on sait que l'agrochimie évolue depuis des décennies sur le fil du rasoir. Souvent pour le meilleur, parfois pour le pire. Elle doit pourtant veiller à ne pas trahir la confiance de l'opinion. Cette responsabilité à l'égard de la collectivité n'est pas isolée : il en est ainsi avec les multiples outils de la mondialisation. La finance, par exemple, où les dérapages engendrent des monstres (Enron, Parmalat), ou, d'une façon plus dangereuse encore, à travers l'explosion de la corruption et des nouvelles mafias (4) dont on minimise à tort les conséquences potentielles. Trop de mondialisation peut tuer la mondialisation. Au fond, l'interrogation reste la même : nul ne peut affirmer que, même marginaux, les mensonges, tricheries et autres empoisonnements publics ne risquent pas un jour de provoquer un rejet brutal de la mondialisation. Au moins sous la forme que nous lui connaissons.
(1) Un scandale d'Etat, Philippe de Villiers (Albin Michel). (2) www.premier-ministre.gouv.fr (3) Ces maladies créées par l'homme (Albin Michel). (4) Le Grand Réveil des mafias, Xavier Raufer (Jean-Claude Lattès).



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