Ce matin, après une interprétation personnelle de quelques images satellitaires, je pends ma jumelle autour de mon cou, pour un coup de miroise au travers des cent sept hectares du Cimetière Parisien de Pantin - 48° 54' 23" N / 2° 24' 34" E.

Un vent d'ouest, modéré mais bien établi, tente d'éclaircir un ciel chargé ... tout en perturbant bien les premiers oiseaux que je vois, après avoir été salué par la bergeronnette grise : soixante grands cormorans ont du mal à maintenir leur formation incertaine, alors que l'autre les pousse au cul ; longent le canal de l'Ourcq, puis reviennent de La Folie en reconstituant leur vol avant de prendre la direction du canal saint-Denis.
Je m'en frotte les mains de plaisir : une nouvelle espèce pour le cochoir du site !

Plus tard, pénétrant une allée de platanes à la recherche des pigeons colombins, une forme quitte le sol en souplesse et en silence en me faisant penser à la bécasse. La couleur m'intrigue : vert ! Est-ce un effet d'un rayon rasant créant une reverbération ?
Il y a deux semaines déjà, une même forme caractéristique m'avait déjà fait fortement soupçonner le limicole sylvestre ...

Approchant des haies de l'enclos d'entreposage des matériaux de voirie du cimetière, imbibé de mon solitarisme, je fluidifie ma démarche et tasse ma silhouette tout en fouillant de l'optique le pied des arbustes : la forme rondelette de l'oiseau roux se laisse cerner dans mes oculaires, je m'en rince bien les nerfs optiques jusqu'à ce que la sauvagine des bois préfère s'envoler, caractéristiquement, dans sa couleur fauve prenant parcimonieusement la lumière rase ; un nuage de lumière pour cacher sa fuite ...

Que je n'omettes pas de sortir de nouveau le cochoir encore tiède ...

jean-luc saint-marc
palais arctique occidental
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Voyages et Observations

Miroise en nécropole