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l'huître sauvage remonte vers le nord de la côte atlantique

Envoyé par : saintmarcjl (Adresse IP journalisée)
Date : Thu 10 April 2008 16:50:30



Un papelard chouravé à "lemonde" numérique à cette adél :
www.lemonde.fr/sciences-et-environnement/article/2008/04/08/l-huitre-sauvage-remonte-vers-le-nord-de-la-cote-atlantique_1032240_3244.html#ens_id=1032343

L'huître sauvage remonte vers le nord de la côte atlantique
LE MONDE | 08.04.08 | 15h55 • Mis à jour le 08.04.08 | 15h55
VANNES CORRESPONDANT

Jusqu'où les huîtres sauvages remonteront-elles ? Alors qu'elles n'étaient concentrées jusqu'à une période récente que dans le sud de la Loire, elles s'étendent à profusion vers le nord de la côte atlantique et même au-delà. Il y en aurait 10 000 tonnes dans le golfe du Morbihan et 15 000 tonnes en rade de Brest, selon les estimations réalisées par le programme Progig dirigé par l'Institut universitaire européen de la mer (IUEM).

Ces huîtres se reproduisent à partir des parcs où l'on a commencé à introduire, au début des années 1970, la Crassostrea gigas, une huître creuse importée du Japon pour remplacer l'huître plate et l'huître portugaise, touchées par une maladie mortelle qui menaçait l'avenir de la profession. Cette nouvelle espèce est maintenant cultivée sur l'ensemble du littoral. Mais alors qu'elle ne pouvait se reproduire qu'au sud de la Loire, elle dissémine à présent ses oeufs en Bretagne.

L'explication est d'origine climatique. La Crassostrea gigas a besoin d'une eau de 18 oC à 20 oC pour pondre. Son implantation en milieu naturel avait été notée en rade de Brest après la canicule de 1976. Mais depuis le début des années 1990, on assiste à une invasion qui correspond à un réchauffement des eaux de surface en Bretagne, évalué à 1 oC en moyenne entre 1990 et 2003. Les fonds d'estuaire et de ria sont particulièrement propices à l'émission des gamètes et à la survie des larves.

Ces huîtres s'établissent à l'état de naissains sur les rochers et les vasières. Il leur faut un point de fixation et elles deviennent ensuite des supports pour les autres. Favorisées par un potentiel d'adaptation en eau douce comme en milieu océanique vif, que peu d'espèces marines possèdent, elles peuvent couvrir ainsi de grandes surfaces rocheuses, des quais ou former des récifs. Plus au nord, on en trouve également aux Pays-Bas, en Allemagne et en Irlande.

"Ce phénomène n'avait pas été observé sous forme scientifique", précise Christian Hily, du CNRS, responsable du programme Progig. Il apparaît que les huîtres sauvages forment des cavités et hébergent plus d'espèces que les rochers à nu. Elles n'ont pas d'incidence sur le goémon. En revanche, "elles banalisent les habitats à une échelle régionale et contribuent à l'envasement par leurs rejets", souligne M. Hily.


OPÉRATIONS DE NETTOYAGE


Autre effet : en se fixant sur les poches d'élevage dans les parcs, elles obligent les ostréiculteurs à des opérations de nettoyage régulières. "Ce n'est pas pour nous une inquiétude, mais une gêne", dit Goulven Brest, président du Comité national de conchyliculture.

Ces envahisseuses ne font pas non plus l'affaire des communes touristiques, car elles rendent dangereuses les escapades sur les rochers. Le programme Progig prévoit des actions de prévention pour enlever sans attendre des huîtres en cours d'installation sur les quais et les accès aux plages. "Mais quand c'est colonisé, on ne peut pas faire grand-chose et on ne voit pas comment ça va s'arrêter", dit M. Hily.

L'invasion fait des heureux : des autorisations ont été octroyées à des pêcheurs à pied pour exploiter cette manne encombrante. La rade de Brest est aussi devenue un centre de production de naissains, ce qui était impensable par le passé.

Gabriel Simon

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