Généralités et Environnement

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Kampala, capitale des charognards

Envoyé par : jean-luc saint-marc (Adresse IP journalisée)
Date : Sun 5 September 2004 04:05:17


in "courrier international", numéro 720, un article intitulé :
"Kampala, capitale des charognards"

Les milliers de marabouts qui ont envahi la plus grande ville ougandaise donnent bien du souci à ses habitants.

Si on les laissait faire, la plupart des habitants de Kampala tireraient à vue sur tous les marabouts de la ville. Véritable fléau, ces volatiles disgracieux [qui appartiennent à la même famille que les cigognes et mesurent jusqu'à 1,50 mètre de hauteur] couvrent les rues de déchets et ne laissent que des branches nues là où poussaient des arbres verdoyants. En cas de pluie, on doit éviter les tas de fientes nauséabonds qui s'accumulent sur les trottoirs, en dessous des nids. Il ne se passe pas un jour sans qu'une rue ne se retrouve dans l'obscurité car les oiseaux s'installent sur les lampadaires et les détériorent.
Les habitants pensent que les autorités municipales devraient prendre des mesures pour lutter contre cette plaie. La mairie affirme pour sa part avoir les mains liées, les marabouts ayant "des amis hauts placés".
C'est au début des années 90 que ces oiseaux charognards ont commencé à envahir la ville, brûlant de leurs déjections acides les arbres des célèbres sept collines de la capitale ougandaise. Devant le mécontentement des habitants, la mairie, pleine de bonnes intentions, avait alors proposé un moyen simple. "Nous avions trouvé une solution intelligente, mais ça n'a pas plu à tout le monde et nous avons reçu des critiques de toutes parts", se souvient Abraham Byandala, employé municipal.
La "solution intelligente", qui consistait à poser des pièges et à répandre des baies empoisonnées, a tué des centaines d'oiseaux en l'espace de quelques jours. Les écologistes, soutenus par une assemblée qui avait viré au vert, se sont alors mobilisés pour défendre les marabouts et la mairie a battu en retraite. Avec de tels amis et une source de nourriture intarissable, les marabouts se sont rapidement multipliés. Et ils ont essaimé jusqu'à Entebbe, à 32 kilomètres de Kampala, où ils sont devenus une menace pour l'aviation civile, les appareils décollant de l'aéroport international risquant de les aspirer dans leurs réacteurs. "En dépit du danger qu'ils représentent pour le trafic aérien, personne n'a voulu qu'ils soient éradiqués. Il n'y a donc rien d'autre à faire que de nettoyer derrière eux", déplore Byandala, laissant à penser que les marabouts ne sont pas près de disparaître. Les défenseurs de l'environnement mettent la prolifération de ces charognards sur le compte des habitudes peu hygiéniques d'un nombre croissant d'habitants dans la ville. "Il n'y avait pas de marabouts dans les années 70. Ils n'ont été attirés que récemment par une population importante et peu regardant en matière de propreté", commente Byandala. Il dénonce aussi une explosion démographique qui n'a pas été accompagnée d'un agrandissement de la ville. Dans les années 60, Kampala comptait moins de 100 000 habitants et possédait quarante camions pour le ramassage des ordures. Aujourd'hui, la population est vingt fois plus nombreuse, "Kampala produit mille tonnes de déchets par jour, dont 30% seulement sont collectées. Les oiseaux ont plus qu'assez de détritus pour se nourrir."
Personne ne connaît le nombre exact de marabouts vivant à Kampala, bien qu'ils aient colonisé presque tous les arbres du quartier d'affaires de la capitale. Des vautours se sont récemment joints à eux et font exploser le nombre de charognards dans la ville.

Michael Wakabi,
The East African, Nairobi (extraits)

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