Généralités et Environnement

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trafics en tous genres

Envoyé par : cheyet (Adresse IP journalisée)
Date : Mon 4 October 2004 21:16:19


es animaux ne connaissent pas de frontières, c'est entendu. Parfois, on les aide un peu. Ainsi ces crotales découverts dans des bibles évidées provenant des Etats-Unis : c'est la technique du colis postal. Celle dite du couloir central est plus sophistiquée : au milieu d'une caisse remplie d'oiseaux autorisés, une autre caisse dans laquelle on place un perroquet brésilien endormi dont le commerce est interdit. A la douane, personne ne prendra le risque que tous les oiseaux s'envolent... La technique du camouflage est plus osée : un petit primate drogué et emmailloté passe pour un bébé... Plus souvent, les exportateurs trichent avec leurs quotas ou fabriquent de faux certificats.

Peaux. Les trucs utilisés concernent des animaux vivants, mais également des bois tropicaux, des plantes rares, l'ivoire, les peaux. Ce trafic florissant des espèces menacées arrive en deuxième ou troisième position selon les années, après celui des armes et celui de la drogue. La Cites (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées, ou Convention de Washington) qui tente de réglementer ce commerce se réunit pour sa treizième conférence à partir d'aujourd'hui, et pour dix jours, à Bangkok.

Comme chaque fois, l'ivoire et la baleine domineront les débats. Certains pays africains demandent l'autorisation de commercialiser l'«or blanc» que sont les défenses d'éléphant, d'autres son interdiction. Le Japon va faire pression pour une levée partielle de l'interdiction du commerce de certaines espèces de baleine : il assure que les effectifs sont remontés, bien qu'aucune étude scientifique indépendante ne le confirme. Depuis 1987, les Nippons pratiquent déjà une pêche dite «scientifique» et capturent 700 baleines par an. Requins blancs, dauphins pilotes et autres mammifères marins menacés par la pêche feront eux aussi l'objet d'âpres combats : de nombreux pays, dont le Japon et Singapour, pensent que la Cites ne devrait pas s'occuper de la vie marine.

Lobbies. Le débat ne repose pas toujours sur des études scientifiques, et la Cites peut prendre des allures de jungle où le plus fort fait sa loi. Les Chinois, les Norvégiens, les Japonais, les Sud-Africains alliés à de grands groupes d'affaires s'organisent et s'attaquent aux pouvoirs mêmes de la Convention. Il est de notoriété publique que, il y a deux ans, le Japon a acheté les voix de petits pays des Caraïbes.

Le commerce légal concerne des millions de plantes et animaux : 1,5 million d'oiseaux chaque année, 1 million de pièces de coraux... Il alimente des collections privées, l'artisanat, la pharmacopée traditionnelle et le marché occidental des nouveaux animaux de compagnie. Les contraintes et la forte demande génèrent un trafic illégal : «Il rapporterait entre 5 et 8 milliards d'euros par an», estime Stéphane Ringuet de Traffic, un réseau de surveillance conjoint de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et du Fonds mondial pour la nature (WWF).

Les «producteurs» se trouvent en Afrique, en Amérique centrale ou du Sud. Les «consommateurs» vivent en Europe, aux Etats-Unis, au Moyen-Orient et de plus en plus en Chine, devenue le premier importateur d'ivoire et où la contrebande d'animaux sauvages se développe très fort. Les pays de l'Est jouent le rôle de plaque tournante en Europe. La réglementation a ses limites, remarque Claude Kuntz, expert des douanes en matière de trafic animal : «Quand dans un pays, comme la République démocratique du Congo, les habitants n'ont plus rien, ils exploitent la nature. Les mesures de la Cites, indispensables, doivent s'accompagner d'actions internationales pour ces pays. L'homme a fait disparaître le dodo de l'île Maurice et les pigeons bleus d'Amérique du Nord autour desquels il y avait toute une économie. Si nous ne faisons rien, il ne restera rien.» Note positive pour la Cites : le commerce de certaines espèces comme l'aigle à tête blanche des Etats-Unis, jadis en danger d'extinction, sera à nouveau autorisé. Leur nombre double maintenant tous les sept à huit ans

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Re: trafics en tous genres

Envoyé par : alexis (Adresse IP journalisée)
Date : Tue 5 October 2004 07:50:44

"Quand dans un pays, comme la République démocratique du Congo, les habitants n'ont plus rien, ils exploitent la nature."

Et si c'était parce que la nature a trop été exploitée dans certains pays (ex. la RDC) que leurs habitants n'ont plus rien??

L'exemple de ce pays est éloquent: Kabila a financé ses horribles guerres pendant + de 30 ans (jusqu'à son arrivée au pouvoir et au-delà) sur le trafic d'ivoire, d'animaux mais aussi de bois, minerais et pierres précieuses...

Cette situation n'est pas isolée, elle existe dans tous les pays du Tiers-Monde aux prises avec des guerres civiles (Cambodge, Nicaragua, etc)

Alexis



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