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Dix ans après la tempête, retour aux bois plus variés et résistants à Paris - afp

Envoyé par : saintmarcjl (Adresse IP journalisée)
Date : Sun 27 December 2009 07:24:01


26/12/2009 à 23h47


PARIS (AFP) - Le 26 décembre 1999, la tempête dévaste la moitié du bois de Vincennes et un tiers du bois de Boulogne. Après avoir pleuré leurs arbres centenaires, bûcherons et forestiers parisiens ont retroussé leurs manches, et une végétation plus variée et plus forte a repris le dessus.

Louis-Marie Paquet, conservateur du bois de Vincennes à l'époque, se souvient des larmes après la tempête : "j'ai vu de solides bûcherons pleurer, des jardiniers aussi. Quand vous avez passé votre carrière à soigner un endroit qui part en quelques heures, c'est très traumatisant".

Les vents avaient arraché 210 hectares de forêt au bois de Vincennes à l'est de Paris, et 30% du massif forestier de Boulogne, à l'ouest, qui s'est trouvé protégé par le mont Valérien. Les deux plus gros poumons verts de Paris avaient été anéantis.

Rentré "dare-dare" de vacances, Louis-Marie Paquet confie son "choc" en voyant le bois de Vincennes, réaménagé sous Napoléon III et vestige de l'antique ceinture forestière qui entourait Lutèce.

"Je suis arrivé par le sud. De là on voyait un grand séquoia géant, il n'était plus là". Puis "ça a été un peu la panique": "Il y avait tellement de dégâts, des vieux chênes à terre, du bois partout sur un sol devenu impraticable".

Il a fallu gérer l'urgence, "dégager les gens coincés dans leurs pavillons en lisière du bois". Heureusement, aucune victime n'était à déplorer en ce lendemain de réveillon de Noël.

"Tout le monde a mis la main à la pâte", l'armée a aidé, les travaux de dégagement à Vincennes ont duré dix mois.

Forestiers, bûcherons et jardiniers ont ensuite bâti "un plan de gestion" prévu sur 15 ans : "on s'est aperçus que c'étaient les peuplements d'arbres les plus âgés, les vieux chênes, qui étaient tombés en premier".

Les arbres les plus jeunes (15-20 ans) avaient moins souffert.

"Plus le boisement est hétérogène, mieux il résiste au vent", souligne ce passionné, aujourd'hui adjoint à la Direction des espaces verts de la Ville de Paris pour superviser ces deux bois.

La décision a donc été prise de diversifier les peuplements : des arbres plus jeunes, de races et de tailles différentes, laissant plus facilement passer le vent, ont remplacé des îlots d'arbres identiques qui étaient regroupés en blocs, prêts à "s'effondrer comme une boîte d'allumette en cas de tempête".

"On a utilisé la régénération naturelle, avec des graines, des glands, jusqu'à la plantation de hautes tiges", explique Louis-Marie Paquet.

Les jardiniers ont ainsi planté des alisiers, robiniers, micocouliers, des tilleuls, des pins noirs...

"On retrouve petit à petit un aspect forestier", dans les deux bois, car dès que la broussaille "dépasse notre hauteur d'homme, on a l'impression d'être en forêt".

"La plantation diversifiée est aussi meilleure en cas de problème sanitaire", ajoute-t-il. Par exemple, si un marronnier est malade, il transmet moins facilement son mal en côtoyant d'autres essences d'arbres.

La replantation s'est faite avec "des essences indigènes, des arbres et plantes locales, rien d'exotique".

Il reste toutefois des stigmates: "Le paysage qu'on avait avant 1999, on n'en retrouvera pas un équivalent avant 60 ans", évalue le spécialiste. Mais, "on a gardé une parcelle témoin clôturée de 8 hectares" à Vincennes.

Si une nouvelle tempête devait arriver, les forêts seront "mieux armées qu'en 1999", grâce à ce reboisement plus naturel, selon M. Paquet.

© 2009 AFP

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