Identification et Taxonomie

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Cochevis de thécla.

Envoyé par : Boris (Adresse IP journalisée)
Date : Sat 5 July 2003 07:43:10

Bonjour,
Je souhaiterai connaitre les principaux critères d'identification pour reconnaitre un Cochevis de Thécla d'un Cochevis huppé, est ce qu'il ya un critères qui permet de l'identifier à coup sur ?
Merci d'avance.
Boris

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Re: Cochevis de thécla.

Envoyé par : David Bismuth (Adresse IP journalisée)
Date : Sat 5 July 2003 08:07:34

Bonjour Boris,

Nous avons mis en ligne un article sur ce sujet :

[www.ornithomedia.com]


Re: Cochevis de thécla.

Envoyé par : Valéry (Adresse IP journalisée)
Date : Sat 5 July 2003 08:26:48

Un article malheureusement très imprécis, et pas valable pour toutes les populations, mais seulement en France/Espagne.


Re: Cochevis de thécla.

Envoyé par : Valéry (Adresse IP journalisée)
Date : Sat 5 July 2003 08:39:34

Juste pour donner une idée de la complexité réel, voici une copie d'un artciel publié voilà quelques année dans PORPHYRIO, la revue du GOMAC (Groupe Ornithologique du Maroc).


IDENTIFICATION DES COCHEVIS AU MAROC

Par Valéry SCHOLLAERT


I. INTRODUCTION

Deux espèces de Cochevis (Galerida sp) sont répandues au Maroc. Leur distinction est un véritable casse-tête, car en plus de se ressembler, ils sont représentés par plusieurs sous-espèces distinctes.

Cet article donne la répartition approximative de chaque sous-espèce et les critères de distinction à utiliser sur le terrain.

Tout n'est pas encore connu et le but principal est de donner aux observateurs les informations nécessaires au développement des connaissances grâce à des données de terrain fiables.


II. POPULATIONS MAROCAINES

1) Le Cochevis huppé (Galerida cristata)

Représenté au Maroc par pas moins de 5 sous-espèces.

Galerida cristata riggenbachi: côte et intérieur du Maroc occidental, de Casablanca au Nord jusque dans la vallée du Souss au Sud2,4. Les Cochevis huppés des plaines intérieures de l'axe Settat - Marrakech sont aussi de cette forme (obs. pers.), mais la limite orientale de celle-ci n'est pas très claire.

G. c. kleinschmidti: présent dans l'extrême nord du Maroc, au sud jusqu'à Rabat, Azrou et à l'est jusqu'à l'est du Rif2,4.
Notons que des intermédiaires avec G. c. riggenbachi sont notés entre Rabat et Casa4.
G. c. carthaginis: seulement à l'extrême nord-est du pays, dans la région d'Oujda jusque sur la côte2,4.

G. c. randonii: répandu dans l'est du pays, depuis le nord-est (mais à l'ouest de la répartition de G. c. carthaginis, limite pas bien définie), jusqu'à l'extrême sud-est (Merzouga, obs. pers.) et à l'ouest jusqu'aux environs de Marrakech où il est remplacé par G. c. riggenbachi4.

G. c. macrorhyncha: au Maroc, on le rencontre dans le Sahara Occidental et dans certaines régions frontalières avec l'Algérie, au moins près de Figuig2,4.


2) Le Cochevis de Thékla (Galerida theklae)

Représenté au Maroc par 4 sous-espèces.

Galerida theklae erlangeri: nord du Maroc depuis la côte du Tangerois jusqu'à Azrou, Oulmès et la frontière algérienne dans l'Oriental2,4.

G. t. ruficolor: côte atlantique, plaine du centre du pays, Haut-Atlas, vallée du Souss, Moyen-Atlas (au sud de G. t. erlangeri), et à l'est jusqu'à la frontière algérienne, toujours au sud de G. t. erlangeri2,4. La limite avec ce dernier est inconnue précisément.

G. t. aguirrei: plaines côtières à partir des environs de Tiznit jusqu'à Dakhla et la frontière mauritanienne. Apparemment aussi à l'intérieur du pays dans le Sahara Occidental1,2,4; pourrait exister dans l'Anti-Atlas.

G. t. carolinae: seulement dans la région de Figuig4.





III. IDENTIFICATION

Pour d'acquérir une certaine expérience qui leur permettra peut-être de (re)connaître la plupart des sous-espèces convenablement, et dès lors apporter des informations quant à la répartition respective de chacune de celles-ci, les observateurs doivent s'aider de la répartition géographique donnée ci-dessus pour pouvoir identifier les oiseaux observés. De plus, il faudra souvent comparer les deux espèces pour pouvoir, au début au moins, identifier spécifiquement les individus contactés.

Les problèmes vont donc être traités ici régions par régions.

Notons que la voix est toujours un critère. Plus mélodieux, le chant du Cochevis de Thékla rappelle souvent une Grive musicienne (Turdus philomelos), une fauvette (Sylvia sp), un Hypolaïs (Hippolais sp) ou des babils de fringilles. Peut aussi rappeler l'Alouette des champs (Alauda arvensis), le Pinson des arbres (Fringilla coelebs) et la Mésange charbonnière (Parus major) lorsqu'il effectue des imitations1,4. Ce n'est apparemment pas le cas du Cochevis huppé.

Les cris en vol du Cochevis de Thékla sont plus aigus et moins flûtés que ceux du Cochevis huppé; il est préférable d'avoir une certaine expérience de terrain pour utiliser la voix comme critère; mais dans ce cas, c'est une des manière les plus facile de séparer les deux espèces.

Généralement, le Cochevis de Thékla est plus petit, plus svelte, plus foncé et plus rayé que le Cochevis huppé.

1) le nord
Dans le nord et le nord-est du pays existe une des formes les plus typiques du Cochevis de Thékla: G. t. erlangeri. Ce dernier cohabite avec trois formes du Cochevis huppé. C'est surtout avec G. c. kleinschmidti qu'il doit être distingué car leur répartitions respectives de recoupent largement.

On identifie G. t. erlangeri car il a le dessous de l'aile gris3 (chamois/roux chez G. c. kleinschmidti), le cercle oculaire et le sourcil devant l'oeil plus nets et plus marqués3, il est généralement plus fortement rayé1, surtout sur la poitrine ce qui est frappant puisque cette sous-espèce est la plus marquée et la plus foncée des tous les Cochevis de Thékla4.

Comme dans la plupart des cas, le Thékla a un aspect général plus gris, moins chaud, notamment sur la poitrine qui est rayée de gris-foncé/noir sur un fond blanc ou blanc légèrement cassé alors que cette poitrine, (moins) rayée est chamois ou beigeâtre chez le Huppé (obs. pers.). De plus, le Huppé à un bec plus long et moins épais1,2,3,4.

Tous ces critères distinguent aussi G. t. erlangeri des Cochevis huppés G. c. carthaginis et G. c. randonii, tout deux plus beige, moins rayé et plus pâle4. De plus, G. c. randonii est nettement plus grand avec un bec très long (frappant, obs. pers.).

2) l'ouest et le centre
La sous-espèce G. t. ruficolor du Cochevis de Thékla est la plus répandue et la plus problématique au Maroc. Il cohabite marginalement avec le Cochevis huppé G. c. randonii avec lequel il ne peut être confondu puisque ce dernier est très pâle, beigeâtre, à un très long bec et est nettement plus grand. Par contre, la distinction avec G. c. riggenbachi, répandu dans presque toute la zone de répartition de G. t. ruficolor est une des difficultés majeures d'identification des Cochevis au Maroc (obs. pers.).

La bonne connaissance de G. t. ruficolor est par conséquent essentielle pour l'identification correcte des cochevis au Maroc.
Comparé au Cochevis de Thékla d'Espagne et à G. t. erlangeri, il est bien moins typique car plus pâle avec des tons plus chauds, roussâtres et avec un bec un peu plus long1,3. La huppe n'est pas plus courte que celle du Cochevis huppé, le dessous de l'aile est roux, comme chez ce dernier (obs. pers.).

Ce qui n'arrange rien, c'est que le Cochevis huppé avec lequel notre G. t. erlangeri cohabite souvent, c'est à dire G. c. riggenbachi, est lui même très rayé sur le manteau, la calotte et la poitrine4. Egalement dans les tons chauds, roux ou châtain, la distinction de ces deux formes autrement qu'à la voix doit ce faire essentiellement par un examen minutieux du plumage des parties supérieures.

En effet, deux critères importants peuvent être utilisés, et sont typique du G. t. ruficolor: premièrement les plumes du dos sont marquées d'une grosse ligne noire au centre, plus grosse que chez les autres cochevis, et cette ligne est bordée de gris-roussâtre4 (apparaissant presque rose-foncé, obs. pers.). Deuxièmement, le croupion est nettement roux, alors qu'il est brun chez G. c. riggenbachi4.

L'aspect général du Cochevis de Thékla G. t. ruficolor est quand même un peu plus gris/froid que dans le cas de tous les Cochevis huppés avec lesquels il cohabite, à savoir G. c. riggenbachi, G. c. kleinschmidti et bien sûr G. c. randonii, et les critères d'identification cités plus haut restent valables pour la distinction avec ces deux dernières formes, et sont (beaucoup) plus facile à utiliser dans ces deux cas.

3) le sud-ouest
Au sud de la vallée du Sous la majorité de cochevis rencontrés seront vraisemblablement surtout des Cochevis de Thékla Galerida theklae aguirrei1,4 qui ressemblent à C. t. ruficolor mais avec le centre noir des plumes plus réduits et des tons roux encore plus marqués4. Risque de confusion limité puisque le très typique Galerida cristata macrorhyncha est le seul autre cochevis de cette région. Ce dernier, qui ressemble à G. c. randonii (cfr infra) en moins contrasté, est pâle, grand, avec un long bec épais et de couleur générale sable4, ne devrait pas être confondu avec G. t. aguirrei. Notons que les fines rayes des parties supérieures et de la poitrine sont de couleur olive pâle ou brun-roux pâle4 chez G. c. macrorhyncha.


4) le sud-est
A part à Figuig, où l'on rencontre G. c. macrorhyncha4, la sous-espèce répandue du Cochevis huppé est ici G. c. randonii4.

Très différent des G. theklae ruficolor et G. t. erlangeri, ils ne peuvent être confondu. En effets, nos Cochevis huppés sont ici très grands, ont un bec très long, sont de couleur sable plus ou moins terne selon le sol sur lesquels ils vivent3,4. Très proches des G. c. macrorhyncha, plus on va vers le sud-est, plus les G. c. randonii leur ressemblent (obs. pers.), c'est à dire qu'ils sont de moins en moins contrasté sur le dos, alors que vers le nord ils sont nettement rayés.

Il faut encore pouvoir distingué Galerida theklae carolinae de G. c. macrorhyncha à Figuig. Très différent des autres formes du Cochevis de Thékla, le G. t. carolinae est de couleur sable soutenu dessus, une peu comme une Ammomane élégante (Ammomanes cinturus)1,3,4, presque uniforme sur le dos et très blanc dessous. Il se distingue du G. c. macrorhyncha par sa taille nettement inférieure, son "jizz" plus svelte, ses rayes noires très fines sur la poitrine (olive ou brune, et plus larges chez G. c. macrorhyncha), et sont bec beaucoup plus court1,4.

5) le nord-est
Toutes les distinctions essentielles ont été dites. Notons que G. t. carthaginis ressemble à G. t. randonii en moins marqué dessus et avec le bec plus court4. L'identification de devrait poser aucun problème dans cette région du Maroc.


IV. CONCLUSION

Bien que très difficile, l'identification des cochevis est possible avec de l'attention et souvent de la patience. J'encourage les observateurs à essayer d'identifier ces oiseaux, même si au premier abord cela semble rebutant et démotivant. Il est très agréable, après quelques efforts de concentration, de constater que tous les critères cités dans cet article et d'autres sont visibles sur le terrain et que l'on peut alors mettre un nom, même d'une sous-espèce, à presque chaque cochevis vu dans de bonnes conditions.

Cela n'est pas sans utilité. Le statut de ces différentes populations, leur comportement respectif aux zones de contactes entre les sous-espèces et leur répartition exacte sont loin d'être bien compris.


V. BIBLIOGRAPHIE

1. Beaman, M. and Madge, S. 1998. Guide Encyclopédique des
Oiseaux du Paléarctique occidental. Nathan.
2. Cramp, S. 1988. Handbook of the Birds of Europe, the
Midlle-East and North Africa. The Birds of the Western
Palearctic, Volume 5. Oxford University Press.
3. Harris A., Shirihai, H. and Christie, D. 1996: The
Macmillan
Birder's Guide to European and Middle Eastern Birds.
Macmillan.
4. Keith, S., Urban, E.K. et Fry, C.H. 1992: The Birds of
Africa. Volume IV. Academic Press.



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