Vendredi soir, en arrivant dans la contrée betteravière, l'impression d'entrer dans un film de Dany Boune est saisissante : des grains sévères et des bourrasques coquines. Prêts pour la baston !

En fait le samedi, le vent a molli en tournant au sud, amenant une étonnante chaleur. Les grains s'enquillent dans les dépressions de terrain en prenant bien soin de nous éviter, les vapeurs s'échappant des cheminées d'usines montent réchauffer les fjords septentrionaux, les gapettes tiennent bien sur nos chefs.

Notre premier ornitho indigène, que nous avions déjà rencontré il y a un peu plus de six mois, nous guide dans une chaîne de décantation gigantesque avec sa science, sa connaissance du terrain et sa personnalité chaleureuse.

Les foulques maraudent dans les premières écumes en ce début de campagne betteravière. Les canards sont déjà là par centaines et les limicoles nous offrent d'intéressantes possibilités de miroise : bécasseau minute et variable et cocorli, chevalier combattant et arlequin, grand gravelot, bécassines des marais, sillonnant les mêmes vasières ...

Lorsque notre hôte nous propose de rejoindre un bassin fréquenté par les pigeons colombins, bien entendu nous n'en avons pas vu la queue d'un, mais notre homme avait une secrète envie sous son bonnet noir : le faucon pèlerin !
Effectivement l'athlétique prédateur aviphage et ailé était bien là, reposant sur un portique ; bien que juvénile cette volaille ne se laissera scruter qu'à distance largement raisonnable ...

L'après-midi, sur les "hauteurs" de Doulchy-les-Ayette, nous profitons de la présence d'un traquet motteux, espèce déjà observée sur les bassins sis à quelques petits kilomètres plus au nord ...

Le dimanche, le vent de sud n'a pas baissé sa garde et a bien nettoyé le ciel rendu bleu par son souffle. Direction, avec un autre guide autochtone, dans les bois et marais de Biache-Saint-Vaast, adjacent à la Scarpe : 50° 18' 21" N - 2° 56' 25" E. Ce site est une base de loisirs, très fréquenté par les pêqueux, les coureurs à pinces. Site assez difficile par son épaisseur pour l'ornithologie mais qui doit être fort intéressant. La base de données depuis plusieurs décennies, doit être fort intéressante. En retournant vers le carrosse, alors que les alto-cirrus commençait à encombrer le grand bleu, un balbuzard pêcheur à l'allure immature descendait le cours de la rivière, dans un cap de fouineur ...

Dimanche, en début d'après-midi, alors que nous quittions nos amis, nous avons dû arrêter notre carrosse sur le bas-côté pour profiter des élucubrations aériennes d'un autre pèlerin immature ...

Durant ces deux jours, nous avons croisé les vols d'une trentaine d'hirondelles, fenêtre et cheminée confondues ...

Merci à ces gens du Nord, pour leur ornithologie conviviale et chaleureuse. Bonne continuation !

fraternellement

jean-luc saint-marc
pantruche-en-francilie
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