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Une plante rarissime sème 3 500 descendants

Envoyé par : VB (Adresse IP journalisée)
Date : Mon 6 June 2005 20:39:53

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Nouvelle-Calédonie / Environnement

Botanique
Une plante rarissime sème 3 500 descendants

C’est un conte de fées pour botanistes. Le réveil d’une espèce que l’on croyait éteinte il y a dix ans. Une des plantes les plus rares de Nouvelle-Calédonie vient d’engendrer... 3 500 bébés. Presque à ne plus savoir qu’en faire.

Elle est tellement rare qu’elle n’a pas de nom commun. Seuls quelques scientifiques l’ont baptisée. En latin. Pittosporum tanianum est une espèce endémique de l’îlot Leprédour, son unique habitat connu. Elle y a été découverte en 1988 par Jean-Marie Veillon, botaniste à l’Orstom, qui l’a baptisée tanianum par référence à Tani, le nom kanak de l’îlot du haussaire.
Un endroit dangereux pour une plante rare, à cause de la sécheresse, des rats, des cerfs, des fourmis, des oiseaux et des lapins. Si dangereux, même, que l’espèce a disparu du paysage et a été déclarée éteinte en 1994. Mais, ô miracle, Pittosporum tanianum, a été « redécouverte » huit ans plus tard, en 2002, toujours sur Leprédour. D’abord un pied, puis deux, puis trois.
Un seul arbre à graines
Ces trois exemplaires de Pittosporum tanianum sont adultes, et suivis de près par le Centre de semences forestières. Ils sont visités tous les mois, et ont été protégés par un cerclage métallique qui empêche les attaques des rats.
Sur les trois, un seul arbre, haut de 3m50, a jusqu’ici produit des fruits capables d’arriver à maturité, et porteurs de graines. Trois tentatives ont été menées pour lui donner une descendance. La première, menée en 2003, a donné treize plantules qui sont tous morts par flétrissement du collet. La deuxième, conduite par Jean-Paul Chauvin, a été plus fructueuse et a donné naissance à 23 plants, toujours vivants et aujourd’hui hauts d’une cinquantaine de centimètres.
3 500 plants à empoter
La troisième tentative, au début de cette année, a fait un carton plein. Les graines semées le 23 mars dans un terreau de fibre de coco, de « potting mix » et d’un peu de terre de Leprédour ont massivement germé quatre semaines plus tard. Résultat : environ 3 500 plants. « Nous n’avons pas compté les graines, mais nous avons quasiment 100 % de succès », explique Anthony Pain, responsable du Centre de semences forestières de Port Laguerre. Un taux de réussite exceptionnel, qu’il impute à une récolte de fruits bien mûrs.
N’empêche... Ce « merveilleux événement » est comme l’arrivée de quintuplés dans une famille : il porte à la fois de la joie et bien des tracas. Car il faut empoter tous les petits plantules au stade, les stocker, les entretenir.
3 500, ce n’est pas rien.
Retour à Leprédour
Et qu’en faire ensuite ? Dans huit mois, il faudra envisager de les planter si la saison est favorable. Ou de les changer de pot pour les conserver plus longtemps en pépinière. Un certain nombre seront réintroduits sur l’îlot Leprédour, leur terre d’origine.
Pittosporum tanianum étant un arbre de forêt sèche, le reste des plants sera mis en terre dans des zones de ce type, qui sont parmi les plus menacées du territoire et font l’objet d’un programme de sauvegarde. Mais pas n’importe où cependant. Il faudra en effet prendre garde à ne pas l’introduire dans des lieux où existent déjà d’autres Pittosporacées, pour éviter une éventuelle hybridation. En revanche, la plante pourra être installée dans des sites appropriés, notamment des zones protégées avec un intérêt pédagogique en arrière-plan.

H.L.

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