16/04/2010 à 11h58
Du martin-pêcheur au goéland: l'étonnant Atlas des oiseaux nicheurs de Paris

PARIS (AFP) - Non, Paris n'est pas pas peuplé que de pigeons et de moineaux ! Du martin-pêcheur à l'épervier en passant par le goéland argenté, une soixantaine d'epèces d'oiseaux nichent dans la capitale française.

Dans un étonnant atlas, des spécialistes de l'ornithologie urbaine recensent les espèces qui vivent dans Paris intra-muros - soit un peu moins de 90 km2 - et font preuve d'une incroyable capacité d'adaptation.

Pour s'adapter à la vie urbaine, certains oiseaux changent d'habitat ou de régime alimentaire. Ainsi le faucon crécerelle, installé à Paris depuis les années 50. A la campagne, il se nourrit presque uniquement de petits rongeurs. Ces derniers lui étant peu accessibles en villes, il s'est mis à capturer des oiseaux tels que des moineaux ou des martinets.

"L'épervier est venu nicher pour la première fois à Paris il y a deux ans", raconte, intarissable, Frédéric Malher, coordinateur de ce livre réalisé avec le Centre ornithologique Ile-de-France (Corif) à l'issue de quatre années de patientes observations.

"Des couples ont niché au Parc Montsouris, aux Buttes Chaumont et même dans le +bois+ d'un hectare coincé au milieu des bâtiments de la Bibliothèque nationale de France !".

Résultat le plus inattendu de cet inventaire passionnant: un couple de martin-pêcheur s'est installé sur les quais de Seine. Cet oiseau qui creuse son nid dans les berges de rivières, a dégoté une cavité sur un quai, entre les ponts Bir-Hakeim et Mirabeau, à quelques centaines de mètres de la Tour Eiffel.

L'augmentation du nombre d'oiseaux qui nichent en ville est un phénomène documenté dans nombre de villes à travers le monde. "Ce sont des espèces en bonne santé à l'extérieur de la ville qui s'aperçoivent qu'il y a parfois de l'espace et beaucoup de ressources dans les villes", explique M. Malher.

En retard par rapport à Londres, Prague, Berlin, Florence ou Bruxelles, Paris était l'une des dernières capitales françaises qui n'avait pas son atlas ornithologique.

En introduction, les auteurs, citent, pour faire partager leur enthousiasme, le groupe des Têtes Raides: "Que Paris est beau quand chantent les oiseaux !".

("Oiseaux nicheurs de Paris, un atlas urbain" - Frédéric Malher - Editions Delachaux et Niestlé - 239 pages - 38 euros

© 2010 AFP

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